L'histoire commence ainsi....
En 1978, quatre copains, dont Éric Hauville, décident de fonder une radio à Rouen. Les radios libres ne sont pas encore autorisées à cette époque. Ils préparent leur projet durant trois années, avec une véritable méthodologie marketing. Ils savent qu'un jour, leur radio pourra émettre.
RVS naît finalement le 14 juin 1981, juste après la promesse de non-brouillage des radios libres faite par la nouvelle majorité. Elle Les studios se situent rue Henri-rivière près de la place Saint Paul à Rouen, juste en dessous du panorama de la Corniche, et émet sur le 102 FM. La radio se distingue dès ses débuts par sa rigueur professionnelle, son indépendance, son style jeune et la proximité de ses informations.
En 1983, la radio rencontre une première épreuve : la commission Galabert émet un avis défavorable sur l'autorisation d'émettre de la station normande. En effet, à cette époque, clamer haut et fort que seule la publicité pourrait assurer la pérénité des radios n'est pas bien vu de tout le monde... Près de 5000 auditeurs se mobilisent alors pour sauver leur radio favorite. Ils obtiennent gain de cause : RVS est officiellement autorisée à émettre sur 102 FM.
En 1984, RVS se décalle sur le 102.1 FM. La radio change également de studios, situés désormais 5 Route de Neufchatel, et de site d'émission, la tour de Belbeuf, à 10 km de Rouen. Ce site stratégique permet d'arroser toute la région de Rouen et d'Elboeuf, avec une très bonne qualité d'écoute. Certains auditeurs entendaient RVS à 10 km de Paris, ou encore à la plage de Cabourg, à 100 kmde Rouen !
Ce n'est qu'en 1986 qu'RVS est autorisée à installer des émetteurs sur de nouvelles villes. En effet cette année s'ouvrent les fréquences du Havre (94.7), de Caen (88.7) et de Lisieux. RVS voit enfin naître un véritable réseau régional en Normandie.
En 1987, c'est la ville de Fécamp qui découvre RVS sur 95.3. Notons que cette année, RVS est candidate pour les attributions à Paris. Non retenue par la CNCL (ancêtre du CSA), RVS fait une grande campagne d'affichage par voie de presse pour dénoncer ce rejet, estimant que les parisiens ont aussi droit d'écouter la radio préférée des Normands.

Cependant, RVS continue de s'étendre, notamment en débordant sur la région parisienne. En 1989 et 1990, RVS est autorisée à Mantes sur 88.1. Elle reprend également une radio de l'Eure, Radio Relatif, et RVS émet ainsi à Évreux (97.4), aux Andelys et à Dreux. Plus tard, RVS ouvre encore d'autres émetteurs à Pont-Audemer, Bernay, Dieppe, L'Aigle, Saint-Valéry-en-Caux, Neufchâtel, Saint-Lô et Yvetot.

La nuit bleue du 9 au 10 juillet 1991 lui a été très profitable. Le CSA condamne cependant toujours la trop forte puissance d'émission de l'émetteur historique de Rouen. RVS est d'ailleurs suspendue d'émission pendant 24 heures un dimanche. RVS garde cependant la même puissance d'émission par la suite.

Tout se passe bien, jusqu'au jour où sa concurrente de toujours, NRJ, vient lui signifier sa mort. Le groupe NRJ, qui cherche alors à développer son 3ème réseau "Rire et Chansons", contraint de nombreuses radios locales en France à diffuser son programme. Elle a pour cela usé de procédés financiers ou de pression douteux, voire illégaux (le rachat de fréquences n'est pas autorisé, celles-ci étant propriété de l'État). RVS fait partie des victimes.

En 1996, RVS devient l'une des nombreuses "radios du rire", nom du programme non identifié qu'elle diffuse en attendant la naissance officielle du réseau Rire et Chansons, qui se fera d'ailleurs par un coup de force du groupe NRJ.

En avril 1998, le CSA redistribue finalement les fréquences de Rouen et du Havre à Rire et Chansons, de Mantes et Pont-Audemer à NRJ, des Andelys à Chérie FM, d'Aigle et Bernay à Nostalgie, de Lisieux à Europe 1, d'Yvetot et Neufchâtel à RCF, de Dieppe à Radio Classique, de Saint-Lô à RTL, et enfin de Dreux à Radio Nova. On constate que 5 fréquences reviennent alors au groupe NRJ (qui ne possède pas encore Nostalgie), dont les 2 plus grosses (qui représentaient le vrai enjeu) à Rire et Chansons, et une fréquence d'Ile-de-France à NRJ, ce qu'elle recherche depuis longtemps.

Cependant, on notera que les fréquences des villes d'Évreux, Caen, Fécamp, et Saint-Valéry ont été attribuées à des radios locales : Cristal, Cocktail ou Résonance. Citons quelques animateurs qui ont marqué les années RVS : Yann Kullig (Europe 1), Bénédicte Duran (journaliste sur TF1), Helène Lacore Kham (MFM, TF1, France 2), Olivier Baroux (du duo Kad et Olivier) qui animait "Self-service" le dimanche matin avec Vincent Neveu (Europe 2), Olivier Cauchois (ex-directeur des programmes locaux d'NRJ), Carl (RTL 2), Jean-François Latour (Directeur d'antenne de RTL 2), Bruno Gilbert (Nostalgie), Pascal Langlois (RFM), Mickaël Bourgeois (directeur des programmes de feu Maxximum, aujourd'hui M City), Luc Pourrinet (ex-directeur des programmes de MFM)... Une grande famille.
Pascal Freulon, le fondateur de RVS, a raconté son aventure à l'équipe de Schoop.

" Je suis l'un de ceux qui ont participé à la création de RVS. Le premier émetteur, montage bricolé de 5w, a émis du grenier de mes parents sur les hauteurs de ROUEN pendant 6 mois sur 102 MHz FM, je suis aussi celui qui a inventé le nom RVS. A l'époque, nous nous étions cotisés à quatre pour acheter un bloc de puissance 250w ITELCO et cette participation m'a coûté 2000 F avec un dipôle que j'avais fixé sur une barre d'aluminium de 6 m pour obtenir un rayon d'action de 15 km, ce qui fut obtenu d'après mes calculs.

Avec un pupitre de sono on nous entendait de très loin et cela nous a permis de négocier avec notre concurrent qui était Le 76, quotidien gratuit de ROUEN dont le projet était de créer Radio 76, une radio à vocation régionale dotée de moyens déjà importants : leur matériel nous avait impressionné lors d'une réunion qui a eu pour conséquence de nous associer.

Dès lors, le projet RVS à pris son essor avec les locaux du 76. Le matériel : un émetteur de 1 KW ITELCO , une table POWER 1300, des platines EMT 928, micros Neumann, du matériel m'appartenant aussi, de nombreuses heures d'installation pour avoir la meilleure station de la région. Il ne me restait plus qu'à choisir le meilleur emplacement d'émetteur de la région, ce qui fut fait avec la tour des Mutuelles Unies. Opération délicate car nous avions déployé un faisceau hertzien de 10 km, mais pour ma part il fallait garder à tout pris ce site très stratégique.

Nous avions aussi un studio à Paris pour la réalisation des bandes enregistrées de nuit. Plus tard, j'avais recommandé de transformer ce studio en station d'émission, car il ne faut se leurrer, c'est à Paris que tout se joue en 1982-83.

Malheureusement, pour moi, ce fut une courte expérience, mon éloignement, le manque d'argent, le rapport de force entre l'association et une société commerciale dont je ne pouvais prétendre m'a isolé définitivement de ce projet comme bien d'autres qui ont eu à subir le vide juridique de cette époque qui donna naissance à une foire d'empoigne plutôt qu'à l'élaboration de projets judicieux, équilibrés, et de service. Cela aurait sans aucun doute modifié le Paysage Audiovisuel Francais que nous connaissons. "

RVSFM remercie l'équipe de Schoop

"des années que l'on réclame rvs!nous avons tous besoin de notre radio,Rouen sans rvs n'est pas Rouen...des années de monopole nrj ne feront jamais oublier les self-service,hotmix,les podium ricard live music,show rvs,powermaxx,mille fois oui,je suis déjà parti propager la bonne parole,oui au retour de revese!!"

BUTEZCEDRIC

Liste des radios qui ont été "la radio du rire"

   Bleu Marine, Cant’FM, Contact FM (38), Fréquence 7, Lazer, Liberté FM, Mélodie FM (67), Presqu’Ile FM, Radio Alligator, Radio Arthesia, Radio Horizon/Horizon FM (46), Radio Oxygène, Radio Palace Antibes Juan-Les-Pins, Radio Service, RCA, RDI, Recto-Verso, Rire et Chansons, RTE, RVS, Sweet FM et Radio 2000 (25).